Forcey dans l'histoire



Pour enrichir cette page, envoyez des informations historiques et anecdotiques relatives à Forcey si vous en avez :
Photos anciennes (très appréciées, avec date et noms des personnes si possible ) bibliographie,scan d'articles, etc. avec les références aussi précises que possible.
RAPPEL : Les liens ci-dessous ne fonctionnent qu'avec internet explorer (avec mozilla, cherchez les sujets avec l'ascenseur latéral)
_________________________________________________________________

>>Evolution du nom du village
>>Historique chronologique
>>Carte de Forcey du XVIIIème siècle
>>Le moulin de Forcey
>>Les batteries de Forcey et du Pont Minard
>>Profession : Polisseur
>>Un atelier Nickel Chrome !
>>Un château fort au Pont Minard
>>La Pierre Bernard
>>Forcey et l'abbaye de La Crête
>>Soldats américains à Forcey en 1918
  >> suite
Nom de nom !

C’est difficile à imaginer mais Forcey ne s’est pas toujours appelé Forcey.
En 721, on habitait Falciolum, Foysiacum en 1193, Fossé en 1206, Fusseium en 1219, Foxxey en 1238, Foissi en 1240
à moins que ce ne soit Foissé en 1244, Froisey en 1255, Foyssei en 1261,
Forxeium au 14ème siècle, Forseyum un siècle plus tard, et Foissey au 16ème.
Ce n’est qu’en 1652 qu’on trouve mention de Forcey dans un document officiel.
Et pourquoi Forcey ? Parce que le village est niché dans une cuvette, une « fosse » ? C’est tentant mais la plupart des linguistes proposent « de voir dans ce toponyme, la désignation du domaine d’un propriétaire » : Forcey viendrait donc tout simplement d’un nom propre de personne, latin, gallo-romain ou germanique selon les uns ou les autres.
(Source: A.Roserot, Dictionnaire topographique du département de la Haute-Marne, 1903.
L.Richard et A.Catherinet, Origine des noms de commune, de hameaux et autres lieux habités anciens et modernes de Haute-Marne, Editions Guéniot .
)

Première mention connue en 721.
Seigneurie partagée entre le roi, l'abbaye de la Crête et un laïque.

Pour poursuivre cette visite dans le temps, cliquez en bas à droite sur la petite rose jaune.
Vous pouvez également visiter la page retro consacrée à des vues anciennes du village et des habitants.
  sommaire << >> suite

X m siècle

En 940, les religieux de St Geosmes auxquels Hugues, comte du Bassigny, a donné huit maisons de Forcey avec leurs habitants, font partie, pour un temps, des seigneurs de Forcey. Puis c’est l’abbaye de La Crète qui devient propriétaire de ces biens et qui partage la seigneurie avec le roi et un seigneur de Clefmont.

XIII m siècle

« En 1238, l’évêque de Langres accorde aux religieux de La Crète l’autorisation de bâtir une église à Forcey et une autre à Bourdons, ainsi que les dîmes et le droit de pâturage, mais à la condition d’entretenir un chapelain dans chacune de ces églises. Toutefois, avant cette époque, ces deux villages possédaient déjà leur église propre puisque l’on trouve, au XII siècle, des chapelains ou prêtres de Forcey et de Bourdons. »
(source : Marcel Favard, Quand Forcey nous est conté )

Au 13ème siècle, l’abbaye de la crête possède des prés, des vignes et une maison à Forcey. L’abbaye perçoit des cens sur les maisons et les jardins de particuliers ainsi que des banalités (servitudes consistant dans l’usage obligatoire et publique d’un objet appartenant au seigneur – four, moulin, pressoir…- ) sur le moulin et le four du village.

XVII m siècle

Au début du 17èAme siècle, commence la Guerre de Trente ans, qui oppose la France à l’Espagne et à la maison d’Autriche. Le conflit, d’abord essentiellement germanique, met aux prises l’empereur Ferdinand II, catholique, et les princes allemands protestants que Ferdinand veut soumettre. C’est finalement toute l’Europe qui s’enflamme, car Richelieu voit d’un mauvais œil la nouvelle puissance de l’Allemagne, et entre dans la danse en entraînant avec lui d’autres pays par le jeu des alliances, avec la Suède en 1631 par exemple.
Or, en 1636, les troupes suédoises prennent leurs quartiers d’hiver dans le Bassigny. Les soldats suédois sont réputés pour se comporter en pays allié comme en pays ennemi. Le Cardinal de La Valette, chef de l’armée, demande à Richelieu de renvoyer les troupes : « Si ces troupes se mettent en aucun endroit, comptez qu’il en sera tout ruiné quand elles en sortiront, nous l’avons éprouvé plusieurs fois… » Richelieu ne tient pas compte de l’avertissement.
Durant l’hiver 1636-1637, les soldats suédois saccagent la région : ils pillent, emportent animaux, matériel, ils incendient les fermes et massacrent les habitants déjà éprouvés par la peste. Les villageois épargnés se réfugient soit à la Crête, soit à Chaumont.
A leur départ, au printemps 1637, il ne reste que 4 habitants à Forcey, les autres ayant été tués, le moulin brûlé, le bétail, les grains et le matériel pillé.
Note : On prétend qu'avant sa destruction par les suédois, le village se situait un peu plus à l'est, dans la Para, mais rien pour l'instant ne permet d'étayer solidement cette tradition orale. Des fouilles derrière les mées pourraient éventuellement la corroborer.

  retour << >> suite

XVIII m siècle

On trouve encore mention de Forcey dans les documents relatifs à l’abbaye de la Crête, à la Révolution. En 1794, à la vente des biens de l’abbaye, la liste des biens vendus montre que l’abbaye ne possède plus à Forcey qu’un terrain inculte estimé à 80 livres (par comparaison, elle possède par exemple à Bourdons divers prés pour une valeur de 24300 livres)

Anecdote historique:
Ni sieur, ni maître
Dans une étude portant sur L’opinion publique en Haute-Marne pendant la Révolution, Jean-Claude Ducourtioux relate l’anecdote suivante, pour montrer qu’en bon citoyen, on dénonçait alors allègrement son prochain, même avant la Terreur, à Forcey comme ailleurs : « Michel Chamarande, officier municipal de Forcey, alors qu’il est de passage à Esnouveaux…remarque dans une auberge la facture d’un coutelier langrois à l’en-tête de Monsieur Surtier l’aîné. maître coutelier. Cette double titulature de Monsieur et de maître est sans nul doute le signe d’un ennemi de l’intérieur !
De retour à Forcey notre édile plein de zèle ameute les autorités qui, en force, se rendent chez l’aubergiste et l’accusent d’incivisme. Dans la foulée, et sans raison apparente, on s’en prend au curé. L’affaire remonte au district de Chaumont qui, à ce qu’il semble, ne donna pas suite. » En ces temps troublés où l’on prenait volontiers des vessies pour les lanternes, il fallait éviter de dire « messire » dans les tavernes…
(Source : La Haute-Marne pendant la Révolution, actes des 10èmes journées d’art et d’histoire, 21-23 avril 1989.)


XX m siècle

D’après Marcel Favard, il y avait à Forcey avant la première guerre mondiale 12 forgerons (qui travaillaient pour l’usine), 3 sabotiers, et 1 maréchal-ferrant également charron, réparateur d’ustensiles ménagers et fontainier. Le village comptait aussi des tisserands qui travaillaient le chanvre produit par les habitants.
  retour << >> carte
Carte de Cassini (famille de cartographes du XVIII m siècle) sommaire << >> suite
Les batteries de Forcey et du Pont Minard

Les pontes de la fonte
Comme dans une grande partie du département, où le fer affleure un peu partout, une activité métallurgique se développe à Forcey et au Pont Minard,
au bord du Rognon. On y fabrique d’abord de la tôle, sous la direction d’une lignée de maîtres de forge, les Gavet.
On trouve dès le 17ème siècle un Jean Gavet, né en 1620, admodiateur de la forge du pont Minard. En 1708, un bail est consenti pour 59 ans à François Gavet du moulin et de la batterie de Forcey. En 1813, Epiphane Gavet, qui est déjà ou sera maître forge, meunier et maire de Forcey jusqu’à sa mort en 1830, est propriétaire de la batterie du pont Minard auquel il ajoute un foyer d’affinerie et un laminoir. Il annonce une production de 125 tonnes de fer cinq ans plus tard, et fait installer là en 1826 le foyer d’affinerie de la forge d’Esnouveaux qui vient de fermer.

Du fil de fer au fil de l’eau
À la mort d’Epiphane Gavet, la batterie de Forcey est reprise par un maître de forge de Rimaucourt, Elophe Capitain, par ailleurs propriétaire de Pont Minard en 1841. Capitain ajoute à Forcey une affinerie et une tréfilerie. Deux ouvriers travaillent à Forcey et huit au pont Minard en 1834. Ce sont des ouvriers paysans (jardin + petit élevage) car l’usine ne fonctionne que 6 mois par an, le débit du Rognon étant trop faible à certains moments de l’année. Il faudra attendre les machines à vapeur, au milieu du siècle, pour que les usines produisent sans interruption. Dans les années 40, Forcey – où une usine est autorisée en 1845 – produit annuellement 1000 quintaux métriques de fer et 200 tonnes de fil de fer, à partir de fonte provenant de Rimaucourt et de Vecqueville. Au pont Minard, qui comprend en 1845 une usine avec deux foyers d’affinerie, deux fours à réchauffer, un marteau de 350 kgs, deux laminoirs et une tréfilerie, on produit 1000 qx de fer et 2000 qx de fil de fer. La fonte provient des fourneaux de Capitain à Rimaucourt et Bussy.
En 1860, il n’y aura plus d’activité métallurgique au pont Minard. On y construira en 1882 un moulin -et un logement patronal- qui fonctionnera jusque dans la 1ère moitié du 20ème siècle, après quoi l’activité sera essentiellement agricole.

De coûteux couteaux
À Forcey, en revanche, l’ensemble prend une nouvelle direction avec l’achat de l’usine par M. Bourcelot, grand-père de Maurice, en 1871. L’usine fonctionne alors avec une machine à vapeur alimentée par une chute d’eau, et le nouveau propriétaire la remplace par une turbine, plus régulière. C’est maintenant la coutellerie qu’on pratique à Forcey. Dix ouvriers à l’usine, d’autres à domicile, fabriquent des lames d’orfèvrerie – 50 à 60 douzaines par jour jusqu’à la guerre de 1914/1918 – pour l’équipement coutelier des grands paquebots.
En 1935, à la mort de son père, Maurice reprend l’usine. Il a 20 ans et fait son service militaire comme mécanicien dans l’aviation. C’est une période difficile. Puis la guerre éclate et l’usine ferme quelques mois, faute d’ouvriers. Petit à petit cependant, l’activité reprend, avec la fabrication de couverts dont on produira jusqu’à 300 douzaines par jour dans les années 60. Les clients sont des couteliers, des bijoutiers ou de grandes compagnies aériennes, qui offrent les couverts à leurs passagers. On fabrique même une série pour le roi du Maroc, avec un minaret sur le manche.
Suivent 2 plans du livre : "Une grande industrie haut-marnaise disparue: La fabrication de la fonte et du fer" Pierre BEGUINOT - 1979 sommaire << >> plan 1
Plan de la batterie du Pont Minard en 1845 (Pierre BEGUINOT , 1979) commentaire << >> plan 2
Plan de la Batterie en 1841 (Pierre BEGUINOT , 1979) plan 1 << >> suite

Profession : polisseur

Au début des années 60, la batterie de Forcey emploie 26 ouvriers.dont le décompte nous a été fait par Michel Bernard,
qui entre à l'usine en avril 1961, à l’âge de 14 ans. Il y avait à l'époque :
- 5 ouvriers qui forgeaient et estampaient en bas à la forge.
- 5 polisseurs de lames.
- 7 polisseurs de couverts (dont Michel).
- 2 émouleurs.
- 3 limeurs dont un ne limait que les pelles à tarte.
- 4 personnes qui essuyaient au magasin.
Les règles étaient moins strictes qu’aujourd’hui : les ouvriers changeaient eux-mêmes les bandes des machines, ils avaient encore le droit à l’époque de fumer dans l’usine et ne se refusaient pas le petit réconfort d’un verre de vin (en vente chez Favard) de temps à autre. Michel Bernard, qui sera l’un des deux derniers polisseurs de la batterie, change de patron à plusieurs reprises dans les années 80. Maurice Bourcelot prend sa retraite le 1er septembre 1980 et revend à M.Tremeau qui conduit l’affaire, avec 17 ouvriers (plus un à domicile), jusqu’au 13 mai 1983. De 1983 à juin 1985, l’usine est fermée, après quoi trois personnes, puis deux, puis une y travailleront jusqu’en juin 2005 pour l’entreprise Maillet qui apporte et récupère chaque semaine les couverts à polir.
Martine Jochem et Michel Bernard, les deux derniers polisseurs de la batterie.

  sommaire << >> suite
Le moulin de Forcey

Le 4 à Forcey
La Haute-Marne comptait environ 60 moulins avant la première guerre mondiale, dont le moulin de Forcey. C’était un peu trop pour la production locale et beaucoup disparurent entre les deux guerres. De nombreux petits moulins, qui assuraient la mouture du blé à façon, pour les cultivateurs qui faisaient leur pain, furent abandonnés ou transformés en moulin à pouture.
Mais le moulin de Forcey faisait partie des 27 moulins encore en activité en 1957, avec dans le rôle du meunier, M. Riffiod, qu’on trouve dans l’annuaire de la meunerie française (il fallait demander le 4 à Forcey !) , avec les renseignements suivants : le moulin traite alors 8229 quintaux, à l’aide de trois forces motrices : hydraulique, électrique, huile lourde.
Avant l’électrification du village, la turbine du moulin était alimentée soit par le Rognon, soit par une machine à vapeur à l’époque des basses eaux, d’où la cheminée de briques qu’on voit sur les cartes postales anciennes et qui fut détruite en 1954.

La famille Riffiod a quitté le village dans les années 60 et l'une des filles, Elisabeth Riffiod, est devenue pivot et capitaine de l'équipe de France de basket de 1976 à 1980. Six fois championne de France et record des sélections en équipe de France avec 247sélections, elle est devenue une légende du basket féminin français.
Son fils Boris Diaw-Riffiod fait également une carrière très remarquée dans le basket aux états-unis.
  sommaire << >> suite
Un château fort au Pont Minard

En 1245, Simon de Clefmont est autorisé par Thibaut, le comte de Champagne dont il est le féal, à terminer son château-fort de Pont-Minard, et il s’engage à ne rien modifier à la construction (Les lettres échangées sont conservées au Trésor des chartes, d’après l’inventaire des Archives Nationales ).
Le fief du Pont-Minard appartiendra aux seigneurs de Clefmont jusqu’au 16ème ème siècle. Il change de propriétaire en 1541, date à laquelle le comte de Biesles, Jean de Saint-Belin, l’achète. Il le transmettra à son fils, Christophe de Saint-Belin, seigneur de Thivet.
  sommaire << >> suite
Une pierre de taille

La Pierre-Bernard se trouvait il y a quelques années encore en lisière du bois appelé Le Clair Chêne, lequel, ayant reculé à la suite du déboisement d’une parcelle, l’a laissée à découvert. On la voit maintenant très bien de la route de Consigny, à 300 mètres environ et au nord-ouest si on vient de la Para.

Selon Marcel Favard (Quand Forcey nous est conté), la Pierre-Bernard, « fichée en terre assez profondément sur un de ses angles et non sur sa base »
est à classer dans la catégorie des pierres à visage. « Elle figure un animal à grosse tête, avançant sur une de ses pattes de devant et ramenant sa queue sur son dos ; elle ressemble à quelque lion en sentinelle sur le Haut-Chemin qui, autrefois, reliait Clefmont à Vignory, la « Via Peregraria Vetera » du XIIIème siècle (« Voie des Voyageurs Etrangers ») » On peut se demander si elle n’a pas servi de jalon. On trouve en effet également, aux abords de ce chemin, qui passait par Millières, Bourdons, Cirey, Chantraines et Vouécourt, la Pierre qui tourne (non loin de Cirey).

Pierre Ballet (La Haute-Marne antique, 1971) s’interroge aussi sur la Pierre-Bernard :
« Elle émerge du sol d’environ 1,30 mètre et mesure 1,75 mètre de largeur et 0,50 mètre d’épaisseur ; elle appartient au niveau géologique du bathonien moyen de la région, dit des « pierres percées » et les nombreuses alvéoles qu’elle présente qui la font ressembler à quelque animal fabuleux, sont, à notre avis, tout à fait naturelles. »
Il précise qu’elle ne porte aucun signe « qui puisse faire penser à une pierre cultuelle à petroglyphes », lesquelles portent des dessins symboliques associés aux peuples préhistoriques néolithiques. Selon lui, « sa position verticale en ferait plutôt une sorte de menhir, mais, là encore, il n’est pas possible de se prononcer. Quoi qu’il en soit, il est certain que cette pierre a été érigée par l’homme en cet endroit, il y a fort longtemps, et elle mériterait, au moins à ce titre, de figurer sous la rubrique « pierres diverses » dans l’inventaire des mégalithes de la Gaule. En outre, la position de cette pierre prête à réflexion : nous avons sur le territoire de Faverolles un monolithe à peu près semblable situé lui-aussi au bord d’un chemin d’origine romaine et en lisière d’un bois dénommé Les Clairs Chênes ; est-ce là pure coïncidence ou bien y a-t-il un rapprochement à faire entre ces deux faits ? »

Photo de la Pierre Bernard page suivante

  sommaire << >> Photo
La PIERRE-BERNARD à FORCEY (Photo : 2007) commentaire << >> suite
Forcey et l’abbaye de la Crête

Don au ciel
Avant d’être considéré comme un don du ciel par certains qui y sont nés, y ont vécu, y vivent, ou y passent leurs vacances, Forcey apparaît à plusieurs reprises au cours des 12ème et 13ème siècle dans les actes des donations faites à l’abbaye de La Crête : on en fait don au ciel, pour le salut de son âme, ou le pardon de ses péchés.
Dans le livre passionnant qu’elle a écrit sur l’abbaye de la Crête (L’Abbaye de la Crête, I.Lambert-J.M.Mouillet-J.Charlier, Ed.Guéniot,2006) et dont nous tirons tous les éléments et citations qui suivent, Isabelle Lambert explique que les seigneurs de l’époque, qui ont souvent bien des violences à expier, font des aumônes à Dieu lorsqu’ils offrent une terre, des maisons, des droits (de passage, de perception des dîmes, etc.) à un groupe de religieux. Les archives gardent trace de la donation d’Albricus de Chauffour de biens qu’il possède à Bourdons et à Forcey en 1142. En 1246, c’est le seigneur de Charmoilles, Hugo, qui donne « ce qu’il possède dans le village et le finage de Forcey » à l’abbaye. A la fin du 13ème siècle, l’abbaye est ainsi propriétaire à Forcey d’une maison, de prés, de terres et de vignes et elle y perçoit aussi différents impôts.

Une gestion plus terre à terre
La localisation des biens de l’abbaye résulte aussi quelquefois de préoccupations plus prosaïques : les religieux sont d’habiles gestionnaires qui savent accroître ou regrouper leurs propriétés ou leurs droits. En septembre 1244 par exemple, l’abbé de la Crête fait un échange avec le commandeur d’Esnouveaux. « Selon cet acte, l’abbaye de la Crête cède les dîmes qu’elle percevait dans le finage et la paroisse de Lanques-sur-Rognon à la maison d’Esnouveaux. Elle reçoit en contrepartie celles de l’Hôpital dans le finage et la paroisse de Forcey», plus proche de la Crête. Forcey rejoint ainsi la trentaine de villages dans lesquels l’abbaye perçoit des dîmes, c'est-à-dire un dixième de la récolte, payé en nature puis, au 13ème, en argent le plus souvent.
Les religieux de la Crête perçoivent d’autres impôts dans le village :
• des cens « sur les maisons et les jardins de particuliers » à Ageville, Cirey, Forcey entre autres. Il s’agit d’une redevance due en argent ou en nature au seigneur du fief.
• des redevances sur le moulin (1256), payées en grains en général.
• des redevances sur le four (1254) : les utilisateurs donnent par exemple un pain pour 25 qu’ils y cuisent afin d’acquitter le droit de fournage.
Les habitants étaient obligés d’utiliser le four et le moulin du seigneur et donc contraints de payer les dites redevances.
L’abbaye de la Crête, propriétaire du village pour un tiers, se comportait donc comme un seigneur féodal parmi d’autres.
  sommaire << >> suite
1918 : les Américains à Forcey

L’arrivée des Sammies

Au cours de l’été 1918, deux millions de soldats Américains débarquent sur le sol français.
Ce sont les Sammies, les soldats de l’oncle SAM (pour State of AMerica), venus prêter main forte aux alliés.
Le quartier général du corps expéditionnaire américain, commandé par le général Pershing, est installé à Chaumont.

Forcey Training Area

Aussitôt arrivés, les soldats américains, inexpérimentés pour la plupart, sont répartis dans certains secteurs où ils poursuivent l’entraînement commencé aux Etats-Unis. De nombreux régiments se retrouvent ainsi cantonnés en Haute-Marne (non loin du QG et assez proche du front) : la 1st division s’entraîne dans la région de Langres par exemple et la 2nd division est même formée en Haute-Marne, à Bourmont, en octobre 1917.

À Forcey, les soldats s’entraînaient aux Magées, où l’on a retrouvé des restes de grenades et de balles jusque dans les années 70.
Ils logeaient dans des baraquements construits au bas de la Para, dans le pré de la cure. Certains ont également été hébergés au village, dans une maison au moins, où ils ont laissé des graffitis, dont certains de belle facture, sur les murs de plâtre du grenier.

On peut encore voir, 90 ans plus tard, les dessins, les noms et les adresses de ces tagueurs avant l’heure : John W. Anderson (55th pioneer infantry), John E. Wilpong (de Newton, 55th pioneer infantry), Budd Vinter ( d’Oakland, 364th infantry), Walter D. Taylor (331st infantry), W.B. Wenner (de Brunswick, Mayland)… Budd Vinter laisse son nom le 3 septembre 1918, avec la mention FINISH précédant la date. Peut-être est-ce la fin de son entraînement. Il appartient au 364th régiment d’infanterie dont la tête a pris ses quartiers début août à Montigny le Roi tandis que les unités étaient disséminées dans tous les villages alentours, pour un entraînement final tout au long du mois. Le régiment a ensuite participé aux batailles décisives de Saint-Mihiel, au nord-est de Bar-le-duc, qui débute le 15 septembre, et de la Meuse-Argonne (avec la prise d’Eclisfontaine le 27 septembre).
Les inscriptions de John E. Wilpong sont assez détaillées : il quitte Forcey le 29 octobre 1918 après y avoir passé 3 semaines. Il avait quitté les Etats-Unis le 15 septembre 1918 et était arrivé (à Brest ?) en France le 28 septembre.

Les pages suivantes montrent les plus beaux de ces graffitis historiques.

  sommaire << >> suite
  graffiti 1 << >> graffiti 2
Superbe coup de crayon d'un artiste américain anonyme engagé dans une guerre lointaine. graffiti 2 << >> graffiti 3
"Les enfoirés qui ont piqué mes couvertures je les aurai " commentaire << >> à suivre


Un atelier nickel chrome !

La dernière boutique de Forcey
Installé depuis une trentaine d’années à Forcey, l’atelier Brené est une des dernières « boutiques » traditionnelles du bassin nogentais.
Après 15 ans de ciseaux, Christian Brené consacre maintenant l’essentiel de son activité au polissage de prothèses de la hanche en titane, pour l’entreprise Marle d’Odival, leader européen en la matière. Marcel Hyppolite et Christian Brené, « deux rescapés du travail à domicile » selon l’expression de Christian, polissent environs 4000 prothèses en titane/inox par mois. A cela s’ajoute le polissage de pinces en tous genres (pinces à huîtres entre autres), la rénovation de cuivres anciens ou encore la restauration de chromes et nickels de pièces de voitures et de motos anciennes.
Cet atelier est le dernier bastion du polissage à Forcey.

Atelier Brené, 4 rue des Roises. Tél : 03 25 31 28 78
(A contacter pour le polissage des pièces de voitures anciennes, nickel et chromes )


Baptiste----------------------------------------------L'atelier (récupérateur des poussières)------------------------------------------------Christian Brené

  sommaire <<
retour à l'ACCUEIL du site de FORCEY en Haute-Marne
(Si vous arrivez sur cette page isolée)